mardi 25 décembre 2012

Christmas special

A l'heure où vous lirez ces lignes, j'espère que vous aurez tous passé de joyeux réveillons du 24 et du 25 en bonne compagnie, avec des surprises et des mets bienvenus.

Le calendrier a eu pitié de moi et plutôt que d'être tentée de capter ITV et de faire mon associable devant l'épisode spécial Noël de Downton Abbey, je serai attablée devant un délicieux gigot et des saucisses en jaquette.

Dès la fin de la 3e saison qui se terminait sur un bonheur collectif pour tous les protagonistes du domaine, je redoutais un épisode de réveillon violent. Les premières bande-annonces mettant en scène la nouvelle femme de chambre Edna, ayant des vues sur le veuf éplorée de la maisonnée m'avait agacée. Mais ce n'est rien comparé à l'effroi suggéré par le clip vidéo diffusé par la télévision norvégienne et l'annonce de plus en plus menaçante du départ de Dan Stevens de Downton Abbey : l'épisode spécial Noël cru 2012 semble prendre le contre-pied de son son prédécesseur bisounours. Mary et Matthew semblent cumuler un accident de voiture potentiellement mortel et un début de fausse-couche, aie, aie... Je sens qu'un long post de récriminations risque de s'imposer.
Alors pour se changer les idées en l'absence de sherry à porter de main, il y a l'excellent parodie de Breaking Bad (une série sur un dealer) exécutée pour le Colbert report aux USA par le comte de Grantham, Thomas et Carson.

dimanche 23 décembre 2012

Fashion tips

Pour ceux qui se demandent en cas de soirée thématique années folles (avec ou sans crêpes) ce qui se trouvait dans une penderie masculine, voici quelques éléments de réponses toujours downtoniens :
Le style edwardien pré WW1
A l'entrée des années 20 (qu'est-ce que je déteste les costumes de cette séquence)
Pour une excursion dans la campagne anglaise
Pour le dîner en tenue d'apparat White tie/Black tie (à la base je n'aimais pas tellement la tenue vert bouteille attribuée à Sybil mais quand on voit les gros plans de la robe, c'est plus jolie et recherché qu'on ne le croit, le couturier Biriani a construit sa maison et sa réputation dessus, ce qui convient bien à quelqu'un d'aventureux comme Sybil)




lundi 17 décembre 2012

Christmas is coming

Les signes ne trompent pas. L'odeur du sapin se répand dans la redac tandis que les boîtes et les cartons me fixent avec un regard accusateur. Il est temps d'émigrer !





samedi 15 décembre 2012

Message pour les Downtonians : épisode spécial Noël ce soir sur TMC

Après un hiatus de deux mois, TMC diffuse enfin l'épisode spécial Noël qui concluait la saison 2. Je suis un peu déçue qu'il ne le diffuse pas pile le 24 ou le 25 pour se faire pardonner cette attente.
Pour les fans de Downton, profitez en c'est un des rares épisodes inédits ne se concluant pas sur une apocalypse émotionnelle dont regorge la saison 3. Pour les plus courageux une bande-annonce rallongée du Christmas spécial de cette année vient de sortir et je pense que je vais boire, à l'image de fin d'année le calice jusqu'à la lie (this Edna girl *sigh*).

PS : désolée ce poste n'est pas une fois de plus le compte-rendu de Florence and the Machine, en l'absence de connexion internet at home et de neurones fonctionnels, cela risque de prendre du temps.

jeudi 13 décembre 2012

Comment ne pas aimer le fil

Une parfaite excuse pour redire à quelle point j'idolâtre les costumes de Downton, et le style années 20


quand il vous propose pour clôturer votre journée entre deux histoires d'apocalypses passées une photo de la magnifique Michelle Dockery, nommée cette après-midi aux Golden Globe dans la catégorie meilleur actrice de série dramatique ? Downton Abbey (saison 2, toute la précision est là!) et Maggie Smith figurent aussi parmi les lauréats potentiels. Cerise sur le gâteau, le brave Benedict Cumberbatch s'impose lui aussi dans sa catégorie minsérie pour Sherlock. Une reconnaissance méritée avant qu'il n'explose dans la catégorie cinéma.

Rendez-vous le 13 janvier pour savoir si le palmarès est à la hauteur !

LIRE AUSSI :
» Cotillard et Intouchables en lice pour les Golden Globe

dimanche 9 décembre 2012

Blasphemy

Je renie tous mes serments intérieurs. Je m'étais dit qu'avant de vous bassiner de nouveau avec Downton abbey que je bouclerai mes souvenirs du somptueux concert de Florence and the Machine qui mérite de figurer dans les quarté des meilleures performances live de mon existence (Corrs Zenith 2004, Muse Stade de France 2010, Snow Patrol Zenith mars 2010) et que j'allais enfin reprendre le fil de mes sorties ciné mais une bande-annonce ce matin en a decidé autrement....

L'épisode spécial Noël de cette année est censé voir les Crawleys rendre visite à leurs cousins écossais. Je redoutais déjà un peu le pitre car on nous prédit des larmes à gros bouillon. Or la saison 3 s'achevait sur un happy end global sans tension dramatique. Donc beaucoup voit dans le Christmas Special un évenement atroce se produite comme la mort dans un accident de pèche, de chasse, de voiture de Matthew Crawley puisque Dan Stevens est soi-disant incertain de revenir pour une quatrième saison. Comme beaucoup imagine que Mary Crawley suit enfin les pas de Kate Middleton et donnera enfin un héritier à Downton, cette option mélodramatique permettrait de remettre sur la table la question de l'héritage interdit aux filles. Les lois agnat été abrogées au début des années 20,  il y aurait un contexte historique.

D'autres voient dans la bonne humeur retrouvé entre Robert et Cora, un signe annonciateur de crise cardiaque du comte de Grantham ce qui propulserait Matthew sur le devant de la scène et le forcerait à régler  sa réticence à devenir maître de Downton.

Par dessus le marché, je sais désormais que je vais devoir supporter cela dans quelques semaines.... Blasphème !
Pourquoi Jullian Fellowes est-il si cruel ? Pourquoi ne peut-il pas laisser Tom Branson se noyer dans son chagrin de veuvage au lieu de lui faire avoir une aventure avec la nouvelle domestique ? Non mais vraiment ????? Il attend 5 ans pour séduire la fille cadette du comte mais se console en six mois ? Même Matthew avait mis une éternité pour se pardonner Lavinia ! En plus avec le cliché je m'oublie dans les bras le personnel de maison, Flopbert l'a déjà fait avec l'insupportable Jane à la saison 2 !! J'espère que pour la peine Mr le nouveau intendant se paiera le guilt trip télévisuel le plus mémorable de ces dernières années.

Pour me consoler je vais vraiment finir par me lancer dans ce calendrier de l'avant au nom du bon vieux temps ç___ç

dimanche 25 novembre 2012

The devil is in the beading

La très jolie et fragile robe noire de la saison 2
[ATTENTION POST LOURD EN IMAGES. SIGNE PEUT6ETRE QUE JE PASSE TROP DE TEMPS SUR TUMBLR. Je suis tentée de faire un calendrier de l'avant des meilleurs costumes de Downton pour m'occuper, TREMBLEZ !!!]

Depuis que je suis tombée dans l'ouragan Downton Abbey, je rêve de belles robes de soirées aussi fascinantes, diaphanes, dentellées, brodées de perles et de sequins et superposées des soeurs Crawley...

Outre sa brochette d'acteurs talentueux et des intrigues prenantes (même si la saison 3 a parfois viré au tourbillon mal-maîtrisé, vi Jullian Fellowes je t'en veux toujours pour qui tu sais...), si Downton est si hypnothique c'est que les toilettes sont sublîmes.

C'est une époque vestimentairement où j'aurais aimé vivre :  superpositions, broderies, début des robes à la garçonne (flapper dress avec leur taille abaissée -droped waist-). Pour les élégants membres de l'aristocratie, c'était royal wedding toute l'année.

Exemple de robe de la saison 1

Au fil des saisons de Downton, on assiste aussi au premier trang à l'évolution et à la libération des habits féminins. Les traînes compliquées de Mary semblent bien lointaines dans cette saison 3.


Un ourlet qui remonte petit à petit (saison 2)


Les années folles destructurées alias la saison 3
Mais l'inconvénient de cette mode là c'est que contrairement aux robes médiévales, c'est difficilement réplicable sur une machine à coudre, à moins d'être une costumière professionnelle. Heureusement Ebay est là. A ma grande surprise le "vintage" s'applique également aux tendances du début du XXe siècle. En particulier sur les serveurs américains, on trouve une multitude de robe d'époque échappées de malles de grande-tante ou de grand-mère.

Une des tuniques brodées les plus jolies repérées sur eBay. C'est un ouvrage dont le détail force l'admiration

Quelques fils et perles manquantes dans le bas mais rien de plus...


Elle ne jurerait pas sur Lady Mary

Ce n'est pas pour autant que c'est plus abordable que le plan "confection maison sur mesure" car ces tenues sont soit vendues très chers soient très abîmées par le temps et plus en état d'être portées (je me souviens encore de la tristesse de la costumière de Downton qui avait trouvé un tabard en soie noire -robe du début de la saison 2- d'époque qui s'est désintégré au fil du tournage malgré les précautions prises).
Un rare exemple de flapper dress à motif d'après son vendeur



Une tenue plus pour Cora

Et pour cousine Isobel


Vu que je n'ai aucune connaissance en couture, je ne peux pas rapiécer les ourlets, recoudre les dentelles ou réparer les déchirures. De nombreuses notices indiquent d'ailleurs que ces pièces peuvent soit être exposée en musée ou servir à racommoder d'autres robes. Mais certains des objets proposés sont vraiment beaux et le regard ne peut s'empêcher de s'y perdre.
Une couturière propose une de ses reproductions
Quelques initiés reproduisent pour les fans de déguisements qui sont près à y mettre plus de 300 dollars des robes avec les tissus ou les patrons de l'époque.

Un modèle passé de Leluxe avec une camisole trop grande ?
Apparement un spécialiste très connu des professionnels est Leluxeclothing qui a signé notamment plusieurs tenues portées par Berenice Bejo dans The Artist. Leur travail est de la vraie orfèvrerie textile.

Une des nouvelles robes Leluxe trèès courte pour les experts en Charleston et en tango
 
 Heureusement pour le commun des mortels, les grandes enseignes de vêtements se sont elles aussi engoufré dans le rétro "roaring twenties". Il est divin de se dire que le bras de Downton va jusque sur les podiums.
 



Mon ami Ted Baker y va avec entrain proposant jusqu'à trois modèles très années folles dont un en rose foncé qui fait avec ses volants très Lady Mary.
Je vois une certaine influence entre les deux
 
 
 
Mention spéciale aussi au modèle Maree :-)
 
Broderies sur le côté
 

Outre Ted Baker, la marque Hobbs a aussi dessiné plusieurs modèles
The dowager countess should approve

Une robe pour la Sybil de la saison 3 *sigh*

samedi 24 novembre 2012

Répétition générale

Pour mardi (un jour prophétique).

Si tout se passe comme prévu mardi je serai devant la scène du Zénith plongée dans les vocalises préraphaelites et les notes de harpe de Florence and the Machine. Décision coup de tête sur une poignée de chansons qui me bercent (Cosmic Love, No light, no light, What the Water Gave Me, Never let me go) qui a viré à la très bonne inspiration.
 
Depuis deux mois, Ceremonials tournent en boucle sur la chaîne HiFi. J'aime beaucoup son côté grandiloquent et chorale, sa touche aquatique et romanesque, et ses clins d'oeil à la littérature, comme What the Water gave me qui évoque aussi en filigrane Virginia Woolf. J'ai dévoré l'album en peu de temps comme Talk on Corner des Corrs. Heartlines, Bedroom Hymn, Strangeness and Charm, Spectrum, Only for a night et Leave my body se démarquant.
 
Bizarrement j'ai par contre repoussé le moment de rentrer dans le premier album du groupe. Je ne l'ai fait que jeudi. Au premier abord je le trouvais un peu plus délicat d'accès car plus varié mais si la première partie ne m'a pas convainvcue, tout ce qui découle de la piste 9 (Cosmic Love) m'a scotchée.
 
Donc je devrais être au point pour mardi. Si jamais certains ont une chanson de prédilection, let me know. Si le réseau passe, je tenterai d'établir une communication.


samedi 20 octobre 2012

A Downton abbey eulogy

J'aurais préféré réaborder  Downton Abbey pour faire un bilan de la saison 3 mais le rebondissement de dimanche dernier a coupé court à ce plan si bien huilé.

Après mon grand exploit de l'été 2006-2007 pour pester contre l'éviction de la malheureuse Shannon de Lost, je m'étais promis de ne plus jamais renouveler l'exercice. Parce qu'il était mangeur de temps et qu'à près de 30 ans je devrais arrêter d'investir mes émotions aussi intensément dans des personnages de fiction. Cette résolution j'étais bien partie pour la respecter jusqu'à dimanche soir et ce fatidique épisode 3x05 de Downton Abbey. 

On nous avait prévenu, cette troisième saison serait marquée par une disparition qui ébranlerait tout l'univers des Crawley et de leurs serviteurs. Ce cinquième épisode n'avait pas été envoyé à la presse pour ne pas éventer le choc de son épilogue. Mais jusqu'au bout j'ai voulu croire que ce personnage serait à l'abris même si au fur et à mesure de la semaine je ne pouvais m'empêcher de penser que son décès était après tout le plus logique.

Pour la première fois depuis longtemps, je me suis assise avec appréhension devant ma télévision... et j'ai vécu 50 minutes effroyables, inédites depuis mes 15 ans où je m'effondrais en regardant Urgences (Benton, que fais tu Benton, Carter et Lucy sont en train de se vider de leur sang dans la salle d'examen ????) et les fins de saison de X-Files. 

Je suis une grande fille, que quelqu'un qui n'existe pas passe à trépas devrait me laisser cohérente, surtout dans une série à large distribution où j'ai plusieurs chouchous, mais là une fois le générique de Downton terminé, j'avais la gorge nouée, l'esprit retourné, le coeur enserré, l'insomnie rampante et une profonde mélancolie m'a accompagnée pendant 48 heures.

C'est disproportionné sans nul doute mais quand des dizaines d'internautes anglais parlent de porter le noir à leur travail le lendemain, que plusieurs parents ou époux ont dû offrir un coup de téléphone, un chocolat chaud, une oreille compatissante à leur progéniture, leur femme, que ma soeur me téléphone pour dire que cela lui a chamboulé la nuit, que ma mère ait tressauté en lisant par erreur le résumé de l'épisode et que ses confidences ont quasiment fait pleurer dans son assiette une collègue grande admiratrice de la série... alors on se dit que l'on vient d'assister au plus beau assassinat de personnage de ces dernières années, un coup de génie télévisuel barbare mais mené, dissimulé et interprété avec maestria...

Les soeurs Crawleys 
Peut-être que je ne suis pas totalement folle de vouloir écrire ce qui va suivre...

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NE PAS ALLER PLUS BAS POUR CEUX QUI NE VEULENT PAS SE FAIRE RÉVÉLER L'INTRIGUE DE LA SAISON 3 DE DE DOWNTON ABBEY OU QUI COMPTENT SE METTRE A CETTE MERVEILLEUSE SÉRIE D'ICI LA FIN DE L’ANNÉE..

LES AUTRES BEAR WITH ME

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                                                                      Farewell Sybil Crawley 

Tu n'existes pas, je ne te connais pas mais ta disparition m'a scandalisée et émue et ressemble encore trop à une décision dictatoriale permettant  à Julian Fellowes de muscler ses chiffres d'audimat et de prouver que la révolution est maudite,et à la charmante Jessica Brown-Finlay de poursuivre une carrière américaine.

Pour comprendre le séisme de toute une communauté de téléspectateurs,  Mrs Hughes résume parfaitement le désarroi général "the sweetest spirit under this roof has died".

Sybil Crawley était le personnage le plus consensuel de la série, le héraut du changement social redouté et annoncé à Downton et malheureusement terriblement négligée dans cette troisième saison, voir écrite à rebours de ce que la saison 1 et 2 avaient laissé entrevoir.

L'étrange et brève alliance de Thomas et Sybil pour sauver le lieutenant Courtenay


A) une décision scénaristiquement stupide

Sybil avait un énorme potentiel scénaristique. C'était la première à avoir bousculé les conventions sociales en épousant un domestique (shocking) et qui plus irlandais (double gasp) au cours d'une opération de séduction qui laissait un peu à désirer :  meetings électoraux dégénérant en lynchage, discussion politique sur le bien fondé de l'exécution du tsar, le mérite de soigner des officiers turbulents, l'échange de pamphlets pro-suffragettes, un diagnostic de souffle au coeur et beaucoup d’agressivité anti-anglaise et aristocratique du dit chauffeur (cf. la soupe au bitume) tandis que la demoiselle prenait un malin plaisir à le faire mariner et demandait qu'on cesse de la harceler.

Cette saison aurait dû être le lieu d'un magnifique décalage entre les moeurs de Downton et l’avènement d'une société plus égalitaire. Mais d'emblée, Sybil réapparaît comme un simple faire-valoir de son mari. Pourtant Dieu sait que j'adore Branson  mais de la carrière de Sybil à Dublin on ne verra rien, Sybil est juste là en arrière fond pour échanger quelques joutes verbales délicieuses avec la comtesse douairière  ou pour caresser le bras de Tom, telle une groupie transie (alors que Branson est bien moins séduisant en costume que dans sa livrée, en costume il fait un peu ado perdu, il est temps que Matthew le prenne en main). 
Le bon vieux temps tranquille et heureux de la saison 1


Plus aucun signe de la jeune fille passionnée qui se battait pour le droit à travailler, le droit de vote, le droit de choisir son propre mari au point de menacer ses parents de fuite et de mariage en catimini, qui voulait voir le monde avec "son ticket". Non la Sybil qui revient à Downton est rentrée dans le rang, une jeune mariée en pleine maternité qui se laisse complètement aveugler dès qu'il s'agit des engagements politiques de Tom.

J'aurais pu pardonner à Julian Fellowes de sacrifier la cadette des soeurs Crawleys s'il nous avait montré quelque chose de la vie des Branson à Dublin, s'il nous avait laissé entrevoir comment ce mariage qui défait toutes les conventions arrivait à marcher, sur quoi il trébuchait. Si pendant les quatre épisodes précédents Sybil avait fait quelque chose au lieu de se faire piquer son combat féministe par Edith. Où est partie la suffragette et l'infirmière enflammée de la Grande Guerre ? Julian Fellowes l'a vidée de sa substance et de sa flamme, l'a rendue transparente sans lui offrir hormis son agonie une sortie mémorable.
La difficile cour de Lady Sybil pendant la saison 2

Ce qui est dur c'est de se dire que le malheureux chauffeur (et avec lui le spectateur) a passé  six ans à séduire, à attendre Sybil, à lui promettre monts et merveilles pour une petite année de mariage. C'est difficile de voir désormais sous le même jour le naïf "bet on me", "I promise to devote every waking minute to your happiness" ou "Sometimes a hard sacrifice must be made for a future that's worth having" de Branson, careful what you wish for after all ?... Tout un combat pour rien. Lui et Sybil n'auront eu aucune chance de prouver qu'ils pouvaient réussir, faire mentir tous les sceptiques. Le créateur de Downton est conservateur mais quand même il aurait pu être un peu moins apocalyptique avec ses héros socialistes.  Cela ne suffisait pas de bannir d'Irlande le pauvre Branson ?

Comme le prophétisait toujours Mme Hughes à la fin de la saison 1, Tom Branson a fini "with no job and a broken heart"...

Mais c'est peut-être là aussi toute la magie de Downton. D'avoir multiplié les signes avant-coureurs. A la lumière de l'épisode de dimanche on ne peut s'empêcher de voir l'incident de l'élection partielle à Ripon comme un sombre présage. Débordée par son enthousiasme, Sybil s'était mise en danger,  se faisant molester sous les yeux impuissants de Matthew et Branson qui l'avait ramenée inconsciente à Downton .
Le décompte à Ripon

B)Une mise en scène sublime

Car à Downton on ne meurt pas discrètement. A chaque recoin se cachent des prémices et cet épisode en recelait une myriade (trop). Dans l'épisode de la semaine passée, Branson s'effondrait dans une chambre vide et cette semaine dans ces rares moments de lucidité, Sybil n'a fait que délivrer ses dernières volontés : que mon enfant soit baptisé catholique, que Branson se forge une vraie carrière et ne retourne jamais à la mécanique. Le pic est atteint quand Ethel évoque Sybil eau passé alors que l'accouchement n'est même pas achevé. Une fois le bébé Branson né, comment ne pas contempler avec inquiétude les suppliques de la pauvre Sybil qui presse sa mère de veiller sur elle pendant son sommeil et lorsque Cora lui dit au revoir comme à une enfant. 



Depuis la remarque d'Ethel je savais que le sort de la pauvre Sybil était plié. Pendant la pause publicitaire, j'ai cru qu'on allait la faire mourir paisiblement dans la nuit mais non on la retrouve en train de se tordre de douleur en s'agrippant la tête sous le regard tétanisé de Tom et impuissant des deux médecins, dont Clarkson qui dès le départ avait reconnu les symptômes de l'éclampsie  mais que malheureusement personne n'a voulu écouter.

Et soudainement le point de non retour, Sybil cesse de parler et convulse mais la caméra détourne un instant le regard pour s'attarder sur chacun des visages présents dans la chambre. On comprend à leur expression que la vie à chaque râle s'en va un peu plus : le mouvement de recul et d'effroi de Mary qui refuse de penser que sa soeur va périr, la panique de Robert dont toute la puissance ne peut rien, la résignation de Matthew agrippé à son piller de lit qui est projeté un an en arrière à l'agonie de Lavinia et qui doit se trouver  bien maudit, la réalisation sur le visage de d'Edith et la détresse de Branson et Cora. Ce sont Allen Leech et Elizabeth McGovern qui m'ont défaite avec leurs imprécations. Les "oh breath love, don't leave me" d'Allen Leech avec son accent irlanadis débordant et la douleur maternelle de McGovern quand elle demande à sa "darling girl, her baby" de respirer.

On sentait toute cette salle d'acteurs en train de pleurer pour de vrai.
Elizabeth McGovern doit commencer sa campagne pour les Bafta et les Emmys !


Mais le plus épouvantable a été la scène du lendemain ou Maggie Smith a éclipsé toute la maisonnée. En quelques pas chancelant sa comtesse douairière prend vingt ans d'un coup. On sent que Violet est devenue une vieille femme lorsqu'elle rabaisse sa voilette et s'appuie au chambranle de la porte.

Dans le quartier des domestiques, c'était extraordinaire de voir que celui le plus affecté était le venimeux Thomas et que la seule personne à le consoler Anna. Pourtant dieu sait que le machiavélique valet a été on ne peut plus cruel avec elle et Mr Bates.

Et pour enfoncer le clou, l'épisode de se termine sur Branson, sa fille dans les bras, regardant accablé par la fenêtre, un plan révélant que non seulement il a tout perdu mais que désormais il est définitivement prisonnier de Downton.

Pour les plus curieux qui ne redouteraient pas de  ce spoiler, un extrait de la scène est disponible dans cette vidéo, même si son auteur y a superposé la musique des Évadés.
 

C) Un sacrifice utile s'il ouvre des intrigues prometteuses

Dans la mesure où Sybil faisait de la figuration depuis le début de cette saison, il est somme toute logique et compréhensible que Fellowes, qui refusait de lui donner la moindre intrigue à se mettre sous la dent, en face la mort de la saison. Celle de Robert aurait tout précipité (ce sera pour la dernière saison, histoire de voir comment Matthew endossera ses habits d'héritier), Matthew ne peut pas mourir car sinon Mary n'a plus de raison d'être, la disparition d'Edith ne choquerait personne, Branson n'est pas de la famille, Cora a survécu à la grippe, Mrs Hughes n'a pas le cancer, Carson a déjà fait son malaise cardiaque, Violet est la caution comique de la série...



J'accepterai la version que la mort de Sybil est une victime de la société masculine et patriarcale qu'elle a si souvent dénoncé seulement si sa disparition donne un second souffle à cette troisième saison qui tatone entre ses mariages et ses histoires d'héritage.

Sa disparition ouvre toute sorte de pistes :

* Cora et Robert vont enfin devoir questionner leur mariage et devraient être à couteaux tirés pendant quelques temps, Cora le rendant responsable de l'erreur médicale ayant coûté la vie de Sybil. Ce sera enfin l'occasion pour eux d'aborder tout ce qu'ils ont enterré depuis la saison 1 : leur fils mort-né, la liaison de Robert avec la femme de chambre, leur désaccord sur le mariage de Sybil, et les conséquences de la faillite de Downton qui a englouti  la fortune de Cora.

*Hélas je suppose qu'un des grands axes en réserve pour Matthew et Mary va être leur désir d'enfants et leur possible stérilité. On peut imaginer qu'avec ce qui est arrivé à sa cadette, le couple ait quelques réticences à pouponner. Je en suis toujours pas convaincue par l'argument "je suis allée voir le médecin pour mon rhume des foins". Ils pourront toujours adopter Sybil Jr *sigh*.

* Que va devenir Branson ? Va-t-il encore plus se radicaliser maintenant qu'il n'a plus rien à perdre ou va-t-il enfin s'intégrer aux Crawleys et faire quelque chose de sa vie comme il l'avait promis ? Fondamentalement, peut-il durer jusqu'à une saison 4 sachant que son exil prendra sans doute fin en 1922 avec la création de l'Irish Free State ?

* L'amitié Matthew et Branson est, je l'espère, appelée à se renforcer car ce sont des intrus au microcosme charmants et Branson aura besoin de soutiens.

* Mary et Edith vont-elles parvenir à mettre leurs différences de côté ? Une des scènes que j'attendais et que j'ai obtenue est leur trève douce-amère. Sybil qui ne se mêlait pas de leurs querelles était leur trait d'union. Quand Mary dit qu'elle et Edith ne feront jamais la paix mais qu'en ce matin elles doivent s'embrasser et s'épauler "as sisters should" puisque c'est la dernière fois que le trio Crawley est réuni, j'espère qu'elle se trompe et qu'Edith et elle sauront se rapprocher. Et qui sait reprendre l'héritage laissé par Sybil ? Mary en se battant pour gérer le domaine et Edith devenant une éditorialiste de renom défendant le droit des femmes.

On ne peut prononcer une oraison sur Sybil sans rappeler le merveilleux pantalon de harem de la saison 1!


D) Quelques remarques de conclusion

Tumblr est un creuset d'images, de montage photo et de réflexions désopilantes qui était un très bon soutien moral pour se remettre de cet épisode.
Les jolis montages de Tumblr

Mon observation favorite sans nulle doute car elle n'est que trop juste : "si Sybil avait été soignée par le Dr Quinn, elle aurait été sauvée et nous aurions eu en prime une belle leçon de morale!"

Si le Dr Clarckson est votre médecin traitant, qu'il fasse ou pas le bon diagnostic vous ne survivez pas !

Downton Abbey est une demeure maudite pour les adultes dans la fleur de l'âge. En 20 épisodes, on a successivement enterré un diplomate turc au sommet de sa forme, William, Lavinia et Sybil.
Toutes les excuses sont bonnes pour illustrer ce papier




dimanche 9 septembre 2012

Propaganda pro-costume drama in full swing 2/2


 
A une semaine du lancement de la saison 3 en Angleterre, débute en France la seconde saison de la divine Downton Abbey, ça méritait donc bien une nouvelle mention ! car quitte à tenir une résolution, j'aimerais être assez forte pour résister aux fuites de la saison 3, non je ne zieuterai pas la robe de mariée de Lady Mary même si cela signifie ne plus errer sur les potins croustillants du Daily Mail!
 
Je suis ravie que Branson mérite une part de gloire de cet article mais dommage que la nouvelle génération des Crawleys ne figure pas en illustration. Matthew portait fort bien l'uniforme sans oublier la délicieuse robe en soie d'époque portée par Michelle Dockery (à 0.18)...
 

lundi 20 août 2012

Musique de circonstance



Humeur de fête et de joie
Rien ne vaut un bon vieux instrumental de The Corrs pour se mettre dans l'ambiance des festivités de demain et peut-être swinguer en sandalettes (qui sait ?).

dimanche 19 août 2012

(Re)découvrir Downton Abbey

Que la canicule soit propice aux soirées à l'ombre du petit écran ou que vous soyez équipé d'un disque dur-magnétoscope, branchez-vous à 20h45 sur TMC. La chaîne a eu l'idée civique de rediffuser à partir de ce soir la première saison de Downton Abbey qui est mon plus gros coup de foudre télévisuel depuis la première saison du Dr House, X Files, Orgueil et Préjugés.

Downton Abbey réunit la magie de l'expertise anglaise en costume drama, l'humour et le sarcasme britannique et la nostalgie du monde d'avant, celui des grandes familles aristocratiques du début du XXe siècle avant que la Grande Guerre ne viennent mettre fin à la moralité edouardienne et victorienne (cf. le Parade's end à venir avec Benedict Cumberbatch qui a d'ailleurs déclenché une polémique épique et disproportionnée via des propos mal retranscrits ou une ironie mal interprétée journalistiquement avec les afficionados de Downton Abbey et ses coapins acteurs jouant dans la série d'ITV).

Je crois que la meilleure phrase pour retranscrire la beauté de cette série revient à Michelle Dockery alias la sublîme et si expressive Lady Mary :  "Downton Abbey est un mélodrame, un soap-opéra écrit par un poète".

En attendant le début de la deuxième saison, cet automne, sur TMC parfois très extravagante mais toujours aussi touchante dans son évocation de la Première guerre mondiale vue du côté des civils,  et le lever de rideau sur la troisième saison en pleine années folles au Royaume-Uni, la rediffusion de cette première saison est un amuse-bouche idéal pour compter patiemment les semaines qui nous restent avant la première d'ITV.


Je ne résiste pas à insérer un tout petit extrait de la saison 3 qui montre Maggie Smith en excellente forme. Le roulement d'yeux de Matthew m'a beaucoup amusée. M'fin comme d'habitude le pauvre va voir ses nerfs mis à rude épreuve comme le suggérait une première bande-annonce hélas retirée où Mary l'accusait entre deux sanglots de ne pas être "on our side". Deuxième soupir bien mérité du pauvre avoué de Manchester. Jaime bien l'idée que cela aurait à voir avec un possible héritage du côté de Lavinia et son père qu'evidemment Matthew songerait par honneur à décliner alors que cela sauverait le domaine de la ruine. Ceci dit, voir le chauffeur irlandais essayer de jouer les médiateurs était hilarant. Par contre la coiffure de Sybil me laisse perplexe C'est sûrement très sufragette mais cela vieillit la jolie Jessica Brown-Findlay.

dimanche 12 août 2012

À vif

On peut dire beaucoup de choses sur le rythme languissant cette cérémonie de clôture des Jeux olympiques mais pas que les organisateurs aient menti sur le programme Best of the British. Après 90 minutes d'attente la première gorgée de bière est venue avec Fatboy Slim, qui ressuscitait sur ses platines ces journées passées à faire ses devoirs en écoutants MTV.
Puis l'émotion pure qui monte à la gorge en entendant les notes symphoniques de "Wonderwall". Peu importante que Liam Gallagher ait fait une version particulièrement nasale de son succès. Ce violoncelle grave accompagné de ces longues plages de violon et le stade qui entonne le refrain car ce titre est fait pour les poumons de milliers de choristes. Soudainement je me suis rappelée pourquoi ado j'adorai cette chanson. Plus que l'odeur des copies Clairefontaine et de l'encre, il y a dans "Wonderwall" tant de questions sans réponse : comment dire ? comment exprimer ses ressentis les plus profonds ? Le piano comme autant de secondes qui s'égrainent impitoyables dans cette catatonie violinesque. Déclaration, angoisse, interrogation, confession, acceptation, création... "Wonderwall" est tout ça à la fois et dans cette interprétation orchestrale il y a même une pointe du désespoir profond qu'avait insufflé Ryan Adams dans sa reprise crépusculaire.


L'autre clou de la soirée c'est évidemment la réunion des Spice Girls et ses historiques pas de danse de David Cameron et Boris Johnson qui dans quelques mois auront sans doute un couteau sous la gorge de l'autre. J'étais très satisfaite que Geri Halliwell rendait hommage avec sa tenue à sa charmante mini robe Union Jack de jadis.

Question costume, permettez moi en revanche d'être plus dubitative avec le costume à paillettes et sequins de Matthew Bellamy de Muse. Avce le bouc, n'est-ce pas un peu too much même pour le fiancé de Kate Hudson ?

jeudi 28 juin 2012

I'm a proud Janeite

Pouvoir écrire sur ce que l'on adore est un délice dont on ne cesse jamais de s'émerveiller...

mardi 5 juin 2012

Remiss : toiles de printemps

Comme je ne tiens plus de liste des films que je dévore depuis le début de l'année, je crains fort que cette liste soit incomplète mais face au vide, c'est un moindre mal.
En vrac depuis les deux mois écoulés :

Avengers 4/5 : le grand spectacle dans le sens le plus noble du terme. Chaque héros/acteur a le droit à son heure de gloire, l'humour n'est jamais très loin grâce aux poings et claques duHulk. Scarlett Johannson est belle à se damner et fatale comme il faut. Robert Downey Jr vole le spectacle à grand coup de morgue et d'assurance jubilatoire, Iron Man et Sherlock Holmes, même combat ! Capitaine America est gentillement patriote et démodément gentleman comme il se doit et Jeremy Renner montre bien sa musculature tandis que Thor est toujours aussi creux. Heureusement que le Loki de Tom Hiddleston est toujours aussi venimeux et théâtral face au côté bourrin de Chris Hemsworth. Joss Whedon abuse des scènes de bataille mais il commet l'exploit de rendre son melting-pot compréhensible même si on ignore tout des aventures individuelles de chacun, chapeau. Avengers est le X Men - Le commencement de 2012 en plus léger :-)

Dark Shadows 3/5 : Prévenue très en amont des réactions et critiques mitigées qu'il engendrait, je me suis préparée à un Tim Burton mineur - un peu comme Alice sorry- et du coup j'étais parfaitement dans le vrai. Décors et costumes sublimes, un Johnny Depp inexpressif et raide qui ne se fatigue plus beaucoup malheureusement depuis Pirate des Caraïbes ce qui est dommage face à une Michelle Pfeiffer et Eva Green redoutables. Le film est à l'image de cette inégale distribution. Certaines scènes sont fabuleux comme la réunion de groupe chez les hippies qui se termine en bain de sang, ou McDonald transformé en suppôt de Satan ou les ébats très violents de Depp et Green. D'autres moments sont précipités et bâclés comme la confrontation et destruction finale, ou la lycanthropie de Chloe Moretz, de même que la connexion Josette (quel nom ridicule) - Victoria ou le faux trépas de la psychiatre avide d'immortalité. Et ce mélange à vrai dire ne coagule pas très bien si je peux me permettre le mauvais jeu de mot. Dommage, espérons que les retrouvailles Depp-Burton seront plus fécondes une prochaine fois et Johnny se remettra vraiment à jouer sinon cet Oscar il ne l'aura jamais !

7 jours à la Havane 2,5/5 : Sept courts-métrages sur la capitale cubaine à l'image de ce qui avait été fait pour Paris et New York, mais malheureusement en moins inspiré. Je suis allée voir le film en grande partie pour me replonger dans les rues arpentées cet été mais cela ne suffit pas à faire un bon scénario. Sur les sept histoires, trois sont vraiment touchantes, d'ailleurs elles sont liées entre elles (la tentation de Cécilia, les gâteaux et le muret à la Vierge), mais pour la production Suleiman et Noë c'est glauque et incompréhensible. Ce qui est très dommage car en évoquant la  santeria (les pratiques issues de la sorcellerie des esclaves noirs déportés à Cuba), Noë tenait vraiment un sujet ! Ceci dit, j'ai beaucoup ri à chaque antique voiture qui refusait de démarrer, so true !

Prometheus 4/5 : Je n'ai jamais pu regarder un seul film de la série Aliens. Les extraterrestres au cinéma me donnent des cauchemars pour des nuits entières alors un aussi gélatineux, gluant et féroce qu'Alien, même avec le plus grand masochisme, je ne peux pas. Jusqu'à l'arrivée de Michael Fassbender. Et là j'ai renié mes principes de précautions les plus élémentaires... et même si j'ai beaucoup gémi sur mon siège, j'ai survécu ! Ridley Scott a un rythme efficace à défaut de réinventer sa recette. As usual, tout repose sur un huis-clos oppressant et prévisible. C'est comme les films d'horreur : être seul dans une maison louche ou se promener dans des cavernes suspectes est toujours une mauvaise idée (retenez!) surtout quand une huile noire visqueuse suinte de partout et que des cadavres décapités jonchent les galeries, que des hologrammes partent en panique et qu'un androïde trop curieux (le film aurait pu s'appeler boîte de Pandore, cela aurait été tout aussi mythologiquement astucieux !) pressent tous les boutons qui se trouvent devant lui et vous offre du champagne.



L'infection par bestiole répulsive ne tarde pas et le carnage peut commencer : parasitage, possession, césarienne en urgence, échappée belle en milieu hostile, course poursuite entre monstre et dieu qui dans les deux cas veulent vous annihiler. Il a été critiqué pour sa simplicité mais j'ai aimé le postulat du scénario : une expédition qui part à la recherche des êtres surhumains qui nous ont créé et façonné à leur image avant de nous abandonner (et de nous renier). L'idée de ces ingénieurs pleins d'hybris dont les créations sont non seulement destructrices pour l'humanité mais se rebellent contre ces ingénieurs amenant cet Holocauste en premier ce qui ne rend la scène d'ouverture de sacrifice et de don de la vie encore plus mystérieux. De même que l'accouchement du dernier plan, étrange qu'une créature aussi l'aide naisse de Dieu et avant qu'elle pousse son petit cri, j'ai même failli la trouver mignonne !
David le robot trop curieux

Le petit souci du film plus que son scénario sont ses personnages dont beaucoup ont l'épaisseur de papier à rouler les cigarettes. La blonde froideur de Charlize Theron et son désir paricidaire de survie à tout prix même au prix de son espèce ne suffit pas à lui donner dans la dernière demi-heure l'ampleur qui ne la rendrait plus tapisserie. Heureusement, l'ennui des membres du Prometheus est racheté par David, le robot joué par Michael Fassbender (franchement who else ?). Il rend David ambitieux, arrogant, inquiétant ("great things have small beginnings" ne peut avoir que des connotations alarmistes!)  et égocentrique malgré son manque d'âme. Certes David a une mission secrète mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il est ravi de réveiller toutes ces calamités quand il ouvre des cryptes à longueur de journée et ramène des paquets clandestins et dangereux à bord. on le voit tout à fait capable de renier père (et mère) pour suivre aveuglement les ingénieurs et sur la fin c'est seulement son échec qui le fait rallier et aider la pauvre Elizabeth Shaw (excellente Noomi Rapace). Shame a inauguré un nombre incalculable de blagues graveleuses sur l'anatomie intime du pauvre Michael mais Prometheus donne envie de faire la même chose avec sa tête.

Le film laisse la porte ouverte sur une suite et je serais curieuse de voir ce que donnera la quête désespérée de ce duo.

Sur la route 3/5 : J'aurais aimé adorer le film tiré d'un livre qui m'a énormément marquée et qui pour moi symbolise le but de tout voyage aux Etats-Unis mais je ne peux pas. Sorry. Sûrement car j'ai eu une lecture biaisée du roman biographique de Kerouac. J'ai refoulé dans mon souvenir la plupart des scènes de drogue, de cuite, de copulation et d'orgies pour n'en retenir que la fuite en avant sur la route, l'épopée piteuse du Mexique ou la moiteur du séjour chez Old bull lee qui est la séquence la plus belle du film je trouve. Stewart, Riley et Heddlund sans compter Dunst très touchante sont justes mais dans leur cavalcade je me sens un peu comme la mère de Sal, soulagée d'être arrivée à bon port et déçue de ne pas avoir vu plus de route. Pourtant l'effort d'adaptation de Sales est plus que louable, pour moi le roman reste inadaptable tellement il est sensoriel.

Nouveau départ - we bought a zoo 3/5 : Comédie gentillette dégoulinant de bons sentiments mais qui fait revenir en vous de l'espoir en l'humanité. Comment ne pas aimer Scarlett Johansson et des animaux de zoo à la recherche de leur sauveur quand il s'appelle Matt Damon et joue un veuf esseulé ?

Blanche-Neige 2/5 : Le nanard sucré et meringué de l'année. Diantre qu'est allée faire Julia Roberts dans cette galère hormis encaisser un chèque pour le Fisc ou les frais de scolarités de ses jumeaux quand ils iront à l'université ? La seule chose fabuleuse du film sont ses costumes. Pour le reste on ne sait jamais si la parodie et le second degré du film sont intentionnels ou pas. La neige fait artificielle, le prince semble être de carton-pâte et on a envie de dire à Lily Collins qu'elle ferait bien mieux de rester vivre avec les nains. J'espère que Blanche-Neige et le chasseur sera moins gauche.

My week with Marilyn 3/5 : C'est toujours délicat je trouve de faire revivre sur grand écran des stars du 7e art sous les traits d'une autre actrice. Michelle Williams est fabuleuse en Monroe mais malgré tout cela sonne toujours un peu faux. Cela n'arrange rien qu'Eddie Redmayne ne soit absolument pas séduisant ce qui est génant quand on est supposé attirer la plus grande star de tous les temps.

Two days in New York 3.5/5 : la bonne surprise du printemps. J'avais trouvé intéressant mais parfois lancinant et poussif son premier volet Deux jours à Paris qui racontait le choc culturel d'un Américain qui rend visite aux parents de sa fiancée française. Là la fiancée a bien grandi. Mère célibataire, vivant avec un animateur de radio noir qui idolâtre Obama au point d'avoir une effigie en carton taille réelle du président dans son bureau et lui parler, elle doit résister à la tornade qu'est l'arrivée de sa soeur nymphomane et de son père à New York tout en organisant son vernissage. Une recette vers la catastrophe dans la bonne humeur. Certes les clichés sur les Américains et les Français et leurs préjugés apparaissent parfois mais j'ai beaucoup aimé cette réflexion sur la famille de Julie Delpy qui retrouve la forme de Before Sunrise/Before Sunset.