mardi 22 août 2006

Des palmiers sur l'asphalte

Cet été, je n'ai jamais caché mon agacement face à Paris Plages qui cette année honorait la (re)naissance de le Rive gauche version ZAC et campait bien trop près de chez moi à mon goût en ces semaines de canicule et de fenêtres ouvertes qui laissent se propager les sons si facilement.

Nous avons eu, en effet le privilège (douteux) de bénéficier d'une ouverture 24h/24 avec ambiance musicale offerte : des rhytmes techno endiablés à l'intégrales de Claude François sans oublier les fétards qui piaillaient à 5h du mat' en attendant le premier métro. Ils avaient inventé un système de communication des plus efficaces accoustiquement parlant en se postant le long de la rue en vis à vis sur les trotoires! Cela marchait tellement bien qu'à 5h30 nous pouvions bénéficier de toutes leurs scènes de ménage ponctuées par les aboiements du chien du vigil et les jetage d'homme dans la seine suivi par les sirène des pompiers.

Cependant, lorsque des camions sont venus nous enlever fin août les beaux palmiers prétés pour l'occasion, mon coeur n'a pu s'empecher de se serrer en voyant ces grammes de poésie repartir... Pas tous les jours qu'on apperçoit des palmiers sur le bitûme parisien!

Notre quartier a donc repris son rhytme tranquille de quartier désertique la nuit sauf pour les fans des péniches dansantes à la Nix Nox. Un calme que seuls les bateaux mouches osent déranger en illuminant nos appartements. Un effet magnifique quand tous les feux sont étteints :)

La Seine, by night, toute noire et visqueuse pour accompagner pensées et songes nocturnes du haut de l'écran de mon ordinateur.


Et lorsque vient l'hiver, le blanc refait alors son apparition (Hiver 2004) avec nos invités quotidiens la ligne 6 du métro aérien et les péniches de minerais où se perchent les mouettes.

dimanche 13 août 2006

Lorient (2) : ar sul

Encore une fois Morphée nous a accueillies dans son royaume pour une généreuse douzaine d'heures. Mais résultats nous étions immédiatement d'attaque pour nous aventurer dans notre deuxième cimetière de bateaux, cette fois-ci sur la commune de Riantec.

Ici, les navires ont droit pour leur retraite à un véritable havre de paix, reculé et à l'abris des pelleteuses dans une crique qu'habittent les mouettes. Seuls un rassemblement de potiers leur tenait compagnie ce dimanche. Ce cimetière jouxte un petit amphithéâtre en pierre utilisé pour des festivals. Je me demande s'il s'y joue des pièces qui tirent profit du merveilleux décor naturel. Une Tempête de Shaekspeare ou la Nuit des Rois ne sonnent pas mal!

De par la seclusion du lieu et le nombre de bâtiments "ancrés", l'impression de débarquer sur une île de pirates est difficilement dépassée. On verrait très bien le rusé Geoffrey Rush sortir de l'eau vaseuse! Bref un moment de calme, (luxe) et volupté qui donne envie de déclamer des vers baudelairiens (enfin encore faudrait-il les connaître par coeur...)


Ensuite direction l'île Kerner (à gauche, cliché du parc à huîtres) pour se rendre dans la petit Maison de la mer de Gâvres ( une petite langue aujourd'hui, une grande mer il y a 40.000, tout le contraire de la Manche!). Cet éco-musée est consacré à l'écosystème unique de ce petit bout de terre entouré de deux bras salés. La présentation sollicitait tous les sens de l'auditeur : la vue et l'ouie pour essayer de distinguer les différentes espèces d'oiseau qui vivent ou migrent sur Kerner. Des grues ou des mouettes des plus gracieuces mais aussi malheureusement en voie de disparition (d'ailleurs j'en profite pour refaire un petit coup de pub à H2omonamour dont Cécile et moi avons rejoint la rédaction). Le toucher et l'odorat lorsque nous avons pénétré dans le café des pécheurs reconstitués. L'ouie à nouveau pour écouter les témoignages d'habitants.

Puis nous nous sommes reposées un léger quart d'heure sur la plage assaillie pour cause de grandes marées par des avides cueilleurs de coquillages. Comme il nous restait encotre deux heures et demi avant le départ du train, nous avons tenté le saut à Port-Louis, car nous voulions trouver Ouest-France pour y lire les commentaires de spécialistes après la rencontre de la veille.

Port-Louis vaut le détour pour ses étonnants remparts (désolée mon appareil photo avait déclaré qu'il était temps de mettre sa batterie en RTT -____-!) retouchés par Vauban lui-même. On peut les arpenter comme les gardes le faisaient leur de leur tour mais gare aux visiteurs sujets aux vertiges qui se promènent sur ce mur de pierre: si à gauche il y a les crénaux, à droite c'est le vide! Avec Cécile nous l'avons admiré du bas, sagement...

L'histoire de la ville doit beaucoup à sa situation géographique exceptionnelle. La presqu'île de Port-Louis est constituée par un éperon granitique dominant une côte sableuse du côté de la mer, vaseuse du côté de la rade. Le piton est difficilement accessible par la mer, rendue périlleuse à marée haute par les rochers à fleur d'eau et à marée basse par les bancs de vase. Les fondateurs de la citadelle sont les Espagnols appelés en renforts par le gouverneur de Bretagne, peu enthousiaste à l'idée de voir le protestant Henri de Navarre monter sur le trône.

En 1590, trois mille Espagnols débarquent à Port-Louis, sous le commandement de Don Juan del Aguila. La construction de ce qui deviendra la citadelle débute en 1591, supervisée par Cristobal de Rojas, ingénieur des fortifications de Cadix. En 1616, Louis XIII, conscient de l’importante position stratégique de cet ouvrage à l’entrée de la rade, confie à l’architecte Corbineau la reprise des travaux et ordonne de le nommer Fort-Louis. La réalisation de la demi-lune et l’établissement d’un plan capable de soutenir un siège furent discutés à maintes reprises et ce n’est qu’en 1641 que la cardinal de Richelieu confia à Nicolas Gilles l’achèvement des travaux de fortification. En 1683, Vauban formule quelques critiques, en particulier à l’égard des bastions trop aigus et trop nombreux, mais conclut : « la situation de la citadelle est si avantageuse que rien n’empêche qu’on puisse considérer le Port-Louis comme une bonne place ».


Port-Louis abrite aussi une base de sous-marins dont la construction remonte à l'occupation allemande et que l'on peut appercevoir à travers une "fenêtre" dans le mur des remparts. Nos observations n'ont pu cependant aller plus loin... car seulement une demi-heure nous séparait du départ du Lorient-Paris mais malgré ce petit stress, nous;: sommes arrivés pile à l'heure. Sur ce je vous quitte avec une vue de la plage de l'île de Kerner, longée par les herbes sauvages et un grand merci à Cécile ^__^.

samedi 12 août 2006

Lorient (1) :ar sadorn


La barre d'Etel, coté parking.

Pour ceux qui avaient fidèlement suivi le Maroc et apprécié les charmes éclairs de Madrid, j'enrichis les carnets de voyage de ce blog par une petite incursion au pays d'Anne de Bretagne.

Tout a commencé à cause de Cécile (autre élève courageuse de l'école de journalisme et dont je vous invite vivement à lire son blog). La demoiselle scribouillait à Lorient pour Ouest-France mais donnait fort peu de nouvelles ... une enquête sur son bien-être s'imposait! et il était temps de s'éloigner de Paris pour briser la monotonie du stage.

J'ai débarqué vendredi de la gare de Lorient. Et fidèle à sa tradition de guide extremmement bien organisée un programme royale m'attendait! Immédiatement séance cinéma avec la Tourneuse de pages. La bande-annonce avait exacerbé ma curiosité et malgré la facture classique du scénario qu'avait villipendée les critiques, je n'ai pas été déçue. Catherine Frot et sa tourneuse formaient un duo d'actrices époustouflantes, et donnait à cette histoire de vengeance noire une douceur troublante devenant malsaine.
Et après un sommeil réparateur d'une douzaine d'heures, les choses sérieuses pouvaient commencer...^^

Nous serions nous égarées par mégardes sur les sémillantes plages hawaiiennes glorifiées par Lost ? Pas du tout, cette eau d'un bleu turquoise et transparant borde la barre d'Etel, première étape de mon cours de rattrapage accéléré de Bretagne.



Mais malgré ses airs de petit nirvana, il faut se méfier de la ria d'Etel. C'est le cauchemar des marins. Cette barre est un banc de sable qui se forme au point de rencontre de la marée et du cours de la rivière.


A Etel, elle a la particularité de bouger sans cesse, ce qui rend difficile son repérage. L'endroit est riche de dramatiques histoires... Les plages ici sont magnifiques, mais interdiction de se baigner apparément si l'on en croit les recommendations de l'Office de Tourisme.

Ceci dit, la miss Cécile a bien de la chance de pouvoir décompresser dans des lieux si dépaysants et paradisiaques après une dure semaine de labeur.

Sans elle il n'y aurait pas de Ouest-France, édition Lorient, elle remplit presque les deux pages de l'édition régionale à elle toute seule. Pour la journée de samedi, pas moins de quatre articles de sa plume !

Bref du repos pour les braves.... (j'essayais timidement de mettre en application les principes photographiques entreapperçus dans le Figaro en mitraillant ses lunettes de soleil!).


...et un peu d'exercice pour les autres!

Nous avons quand même fini par lever le camp lorsque le soleil s'est mis à chauffer trop fortement et que les raffales rafraichissantes de vent nous ont découragées de poursuivre notre lecture accrobatique des journaux.

Direction le cimétière de bateaux de la barre d'Etel. C'était là que les pécheurs de la région abandonnaient leurs vieux navires, principalement des thoniers. Vues de près, ces carcasses de bois sont impréssionnates et ne sont pas si éloignées qu ça des squelettes de baleines avec leurs planches saillantes, qui luttent contre le rongement et la mousse. Malheureusement, ce cimétière va bientôt être détruit.

Jeux de lumière...

Néammoins, ces épaves semblent être une maison accueillante pour ces deux coccinnelles toutes mignonnes, mais seulement une a osé poser devant l'objectif! (pour une fois je remercie l'initiative de mon appareil photo -c'est rare- d'avoir mis du flou au milieu, cela fait ressortir les couleurs).


PICT0063 video supporters tribunes
envoyé par jametc2


Mais pas le temps de nous attarder sur ses merveilles de l'immobilier car nous avions un rendez-vous important à 16h30, le match Lorient-Bordeaux. Les Merlus, ainsi nommés pour le charmant poisson sur fond orange qui est la mascotte du club, étaient en effet auréolés de leur victoire contre le PSG et nous espérions bien les voir renouveller cet exploit! Nous sommes arrivées au stade du Moustoir (edit, merci de la relecture!) juste après le coup de siflet. Cécile m'avait prévénue dés le départ que les supporters n'étaient pas célèbres pour leur ambiance et c'est hélas vrai! Noous entendions bien mieux les Bordelais dans leur petit coin que les Lorientais! Et schnniif bis car malgré quelques bonnes occasions, Lorient a été battu à domicile 1 à 0 en écopant de deux cartons rouges (c'est le traumatisme de Berlin all over again!) ç________ç

Cependant, nous avons quand même fait de belles rencontres: M. Chips et le patron de Cécile, très abordable et sympathique !

Le soir tombant, Cécile m'a fait découvrir la ville, hélas comme Lisieux ou Caen, la seconde guerre mondiale l'a sévèrement endommagée et il ne reste pas beaucoup de bâtiments d'époque pour cette cité fondée par Louis XIV en 1666. Elle fut crée pour répondre au développement de la Compagnie des Indes Orientales (françaises), fondée par Jean-Baptiste Colbert en 1664 à Port-Louis. L'exiguité de Port-Louis entraîna l'installation du chantier naval dans une zone de friche nommée "le Faouëdic" située en amont. Le premier vaisseau construit est le "Le Soleil d'Orient". Les habitants, qui avaient pris l'habitude de se rendre à "L'orient" (an Oriant en breton) pour voir son avancement, donnèrent son nom à la nouvelle ville. La pause dîner accompli dans une créperie (miam...), il était temps de rejoindre nos pénates pour reprendre des forces avant la seconde journée marathon de demain ZzZzzZ...

samedi 5 août 2006

In the eye of the beholder

J'ai jusqu'à présent peu évoqué mon séjour au service politique du Figaro mais le voyage fut inoubliable. Car ce mois fut vraiment une Odyssée, une occasion d'entrer dans le quotidien de nos élus : conférences de presse classiques de l'UMP , des Verts ou du PS, convocation coup de geule à l'Assemblée de Michel Charzat, ambiance moite et enthousiaste à la Convention Outre-Mer de l'UMP, qui offrait un exposé complet sur les ex DOM-TOM dont on entend si peu parler en métropole, l'institution des déjeuners de presse, l'épreuve de l'Assemblée Nationale lors de la réunion du groupe UMP sur la fusion GDF/Suez ou comment résister à l'invasion écrasante des caméras de télévision prêtes à tout pour être en tête à tête avec les députés et des causeries plus intimistes au coin d'une table dans les ministères. Sur le boulevard Saint-Germain pour admirer le tein halé et le discours rôdé de Dominique Perben, aux yeux bleus à la Frodon/Cillian Murphy, les cheveux noirs de jai, la chemise blanche de skiper ou un petit déjeuner avce l'affamé locataire de la place Beauvau, amateur de fruits et yaourt à la fraise, qui arborait un look à la Matrix ! et un visage rugueux, avant goût de son voyage en Grèce.

Et rien que pour vos yeux, la preuve en image ! (pour les oeils de lynx, il y a un petut détail amusant à trouver dans le cliché)



Cet entretien (1) et (2) fut un grand moment d'éloquence politique: un argumentaire point par point très grand oral sur la grande réalisation de son mandat, la loi sur l'immigration, pour répondre aux critiques avant deux, trois questions improvisées et répondues à la hâte sur ses espérances présidentielles. Tout autnt que le contenu de ses prpos qui ont été largement commentés, j'ai été très intéréssée par la méthodologie et la conduite de l'interview, qui a affiné une certaine naïveté de ma part.

Pour les yeux perçants, la vérité est ici (et ultime preuve que j'ai bien fait un stage au Figaro!)! -->Spéciale dédicace à Same, qui avait trouvé ma rencontre avec Jack Lang "amusante", j'espère que ça va mieux, take care reine des jeunes pousses.

mardi 1 août 2006

Car nous avons tous en nous quelque chose d'Albert Londres

Comment faire pour avoir, dans la presse, la pèche juste après une dure pause déjeuner de deux heures ? Voici une recette diablement efficace. Nous sommes accro, on en redemande tous les jours.... A Groland, ils ont bien saisi l'essence même du journalisme ! A consommer matin, midi et soir, sans modération !

Ps:Je profite de ce message pour annoncer la naissance d'un nouveau blog tenues par deux rédactrice hors pair et passionnées, h2omonamour, et vous conseille vivement d' faire un tour!